Article paru dans Maîtrise des Arts n°10.842, 248ème
année
Les amateurs se rappelleront l’article de notre revue,
n°10.838, consacré à George Sakone et à la redécouverte de cet artiste du XXIème
siècle injustement oublié. A dire vrai, il avait été justement oublié pour ses
abstractions qui, dans les années vingt, avaient rencontré un certain succès,
grâce notamment aux efforts de galeries parisiennes et de Hong Kong. Ces
œuvres, aujourd’hui passées de mode, sont pléthore, et la plupart ont été
retirées de l’accrochage des grands musées internationaux et remisées dans
leurs réserves. Non, ce qui a étonné le petit monde de la critique et des
spécialistes, fut l’exhumation d’une série de tableaux figuratifs d’une
puissance telle qu’ils furent initialement attribués à Chirico dans sa seconde
période, avant que leur paternité ne soit établie.
Non sans mal. On se souviendra de l’enquête diligentée par
la critique pour confirmer leur auteur, les prélèvements d’ADN sur les toiles,
les empreintes digitales relevées dans l’épaisseur des couches, tout ce qui fit
que, de manière certaine et irréfutable, l’auteur des toiles abstraites bien
connu des érudits et le peintre ayant produit ces œuvres figuratives
énigmatiques ont été reconnus comme étant le même homme.
Les autres critiques électroniques ont longuement discuté de
la signification de chacun de ces ouvrages. Les animaux rangés selon un rang
protocolaire indéchiffrable, les personnages abîmés dans des conversations
obscures, les objets posés sans ordre apparent etc. Certains y ont vu des
allégories des temps modernes, la résistance du monde ancien, celui du XXIème
siècle où l’auteur était né, face à l’irruption des Googaface, les Google,
Amazon et FaceBook. Le dernier sursaut de l’homme, en quelque sorte, avant que
l’intelligence artificielle ne prenne le relais de la création pour le plus
grand bonheur des masses.
Notre système expert, auteur de ces lignes, a quant à lui pu déterminer que cette dernière
piste était proche de la vérité. En confrontant les conclusions des algorithmes
des robots AART et CONTEMPORARY, il a été montré, avec une précision de 98,7%,
que l’auteur des deux styles évoqués plus haut était obsédé par la
numérisation, jugée par lui outrancière, de la société de son époque. Ces
images figuratives d’animaux aujourd’hui disparus sont ainsi un dernier
témoignage, très émouvant, de ce qu’était la créativité alors.
Qu’il ait été un des derniers spécimens humains à avoir
produit de l’art dit contemporain à cette époque sans la contribution d’une
intelligence numérique, fait des tableaux de George Sakone un sujet d’étude
intéressant. C’est du moins le jugement du Comité de Rédaction électronique de
Maîtrise de Arts qui a confié à l’auteur de cet article la rédaction de cette
note. On sait aujourd’hui combien les efforts de la gente humaine pour défendre
sa prétendue supériorité créative étaient vains. La fabrication automatisée
d’œuvre d’art a depuis longtemps pris le pas, abreuvant l’espèce humaine
survivante de son abondante production.
@Hal9001
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abstrait et la production automatisée d’œuvres éphémères.
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@toto : Grrrr
@jackylagrenouille :
top papy Hal, on t’M
@mickey : heu C koa 1 mouton ?
@HAL 9002 : Joli article mon cousin.