Minnie, c’est ma copine. On s’est amusé comme des fous quand
on a attaqué la ligne des K. Moi, j’ai adoré Kerouac, On The Road, je l’ai
avalé d’un trait, comme un rouleau de papier toilette, un régal. Elle, c’était
plutôt Kant : Minnie, c’est une intello. La Critique, elle l’a engloutie
sans ciller. Après, on a continué sur Kafka, la Métamorphose collée au Procès.
Et puis Koestler, Kundera, avant d’arriver sur les L : Laclos, madame de
La Fayette, Lautréamont, Lorca. J’ai dit à Minnie de faire quand même gaffe, on
ne sait jamais sur quoi ni sur qui on peut tomber. Mais elle m’a répondu
qu’elle ne craignait rien, qu’elle traçait sa route. J’avais raison de
m’inquiéter, les bouquins de Martin du Gard, ils sentaient le rance. Mauvaise
colle. Le lendemain, j’ai retrouvée Minnie entre le tome 2 et le tome 3 des
Thibault, morte, sur le dos. Pauvre petite souris, ça m’a fait de la peine.
Alors j’ai quitté la bibliothèque pour m’installer dans la cuisine, derrière
les fourneaux. Bien au chaud.
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