Quand ma femme est partie, j’ai pensé que c’était une
blague. Le soir, en rentrant, la maison était vide et, le matin venu, je me
suis décidé à appeler la gendarmerie après avoir ameuté la terre entière, les
quatre ou cinq amis qu’on fréquentait, la directrice de l’école où elle
travaillait et sa mère. Sa mère, si chère.
Quand j’ai appris qu’elle était partie avec le mitron, là,
j’ai pensé vivre une histoire drôle pas drôle. « Arrête, j’ai dit à Peter
qui m’avait annoncé la bonne nouvelle, tu rigoles ou quoi ? Il n’y a plus
de mitrons depuis belle lurette. Ils ont tous été remplacés par des
machines !
– Si. Il n’en restait qu’un dans la ville, et c’est celui
là.
– J’espère au mois qu’il est jeune et bien fait.
– Non, acnéeux et maigrichon. »
C’était le coup de grâce : si elle était partie avec
lui, c’est qu’elle devait simuler. Et depuis longtemps.
Quand j’ai vu trois gros bras, au pied de mon immeuble,
venus récupérer ses affaires, j’ai commencé à m’inquiéter pour mon avenir. Je
leur ai tout laissé : la télé, l’ipad, le tableau de la grand-mère et même
le coquillage géant avec écrit « Souvenir de Royan » dessus.
Celui-là, j’étais content que ces nazes l’embarquent.
Quand elle est revenue sans son mitron, l’air contrit et la
queue basse, je me suis dit que c’était inespéré. « Tu te rends compte de
ce que tu m’as fait vivre ? Même un bloggeur n’en voudrait pas, tellement
ton histoire est banale, je lui ai dit. Alors : dégage ! Toi, le
mitron et ton coquillage. »
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