Un homme s’est approché de moi. Il a posé sa main
sur mon épaule et m’a montré un endroit sur le côté. Il portait des
lunettes noires et une veste gris foncé dont le col était à moitié remonté. Je
n’ai pas osé le lui dire, pour le col : il avait dû s’habiller trop vite,
sans faire attention.
Victoire s’est alors avancée, avec un petit papier à la main.
Elle a parlé, puis ça a été le tour de papa, qui a parlé aussi. Un oiseau
chantait. J’ai essayé de le repérer dans l’arbre qui était derrière, mais je
n’ai pas réussi à le voir. Puis j’ai regardé le sol, les graviers bien ronds et
bien blancs, avec une bordure de métal pour marquer la séparation de l’allée
avec la terre.
Lorsque Victoire et papa ont terminé de parler, le monsieur
en gris est revenu vers moi et m’a tendu une rose rouge que j’ai prise. Victoire
aussi en avait une, à la main. On s’est tous regroupés, j’ai entendu le bois
qui frottait contre le ciment, puis on a jeté l’un après l’autre notre rose
rouge.
Le soleil est apparu à ce moment là, pendant que, alignés,
les gens nous serraient la main l’un après l’autre. Ils disaient des choses
mais je cherchais toujours l’oiseau derrière. Il y a des messieurs qui m’ont
passé la main dans les cheveux et des dames que je ne connaissais pas, qui me
caressaient la joue.
Lorsque tous sont partis, Victoire s’est retournée vers moi
et m’a serré contre sa poitrine. J’avais mal aux jambes, de rester debout.
Ensuite, papa m’a pris par la main et on a quitté le cimetière tous les trois.
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