Arch’today :
Professeur B., vous avez publié dans la revue Nature du 14 juin 50012 un article décrivant la découverte d’un
village antique. Pouvez-vous en quelques mots, retracer cet événement à nos
lecteurs ?
Pr B. : Il s’agit
en effet d’un site tout à fait intéressant, mis à nu dans le cadre du percement
d’une ligne solaire à grande vitesse, dans une région assez peu empruntée de la
planète Terre. Les travaux de terrassement ont permis de mettre à nu, dans le
cadre d’un programme d’archéologie préventive, un village entier, pratiquement
intact, datant semble-t-il du 20ème ou 21ème siècle de
notre ère.
A. T. : Pourtant,
ce n’est pas si remarquable, que de découvrir un village ou une ville de cette
époque.
Pr B. : En fait
si. Nous trouvons en effet de manière répétée des fondations de monuments ou
des traces d’ouvrage en béton, un matériau massivement utilisé à l’époque, fait
de ciment et de gravier. Mais il ne s’agit que de traces, les couches plus
modernes d’occupation ayant fait leur œuvre de destruction.
A’T. : Et donc,
cette fois-ci, le village est intact, c’est cela ?
Pr B. : Oui,
en parfaite conservation. Comme s’il avait été figé en un jour et que plus
personne n’était revenu depuis. On a même trouvé des reliefs de repas sur des
tables, des traces de journaux etc. C’est tout à fait passionnant.
A’T. : Comme
si, par exemple, une épidémie, une éruption volcanique, avait annihilé toute
vie dans ce village ?
Pr B. : Le
village s’est littéralement vidé de ses occupants, ils sont certainement
partis, pour une raison que nous ignorons et, ce qui est remarquable, c’est que
personne n’est jamais revenu après, pendant des siècles, d’où la conservation
presque parfaite.
A’T. : Que
savons-nous de plus de ce village et de la catastrophe qu’il a connu ?
Pr B. : Pas
grand-chose, en dehors de son nom, que l’on a identifié sur une plaque à
l’entrée de la rue principale dont voici la reproduction : Чернобыль. L’alphabet
nous est mal connu, et notre équipe d’épigraphes s’est penché sur le
déchiffrement de cette inscription. Vous savez que nous avons du mal à traduire
les voyelles mais cela donnerait quelque chose comme Charnebil, ou Chernibel ou Chernobel, quelque chose avoisinant.
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