dimanche 28 décembre 2014

[Fiction 49] : La révolte des chapons (un autre conte de Noël).

 
C’était, au départ, un obscur groupuscule, qui faisait plus rire qu’autre chose. Mais quand ils ont remporté 12% des voix aux régionales, là, plus personne n’a trouvé cela drôle. Programme ridicule, restaurer la fabrication du foie gras, réimplanter la culture du chapon, supprimer le jour international de la basse cour, institué par l’ONU le 25 décembre, pouah, tout cela sentait vraiment mauvais. Et puis ça a continué, ils ont atteint 18, puis 32% des voix au fil des élections. L’Union européenne tremblait sur ses bases, des comités de Défense de l’Intégrité des Poules et des Oies se sont créés un peu partout pour faire rempart au déferlement de la Réaction. Mangeurs de foies, massacreurs de dindes, plumeurs de poules, les insultes inventées par l’establishment végétarien de l’UE n’avaient pas prise sur le clan des carnivores qui montait, montait, jusqu’à menacer de prendre le pouvoir. Les Nouveaux-Etats-Unis d’Amérique, inventeurs du système de pensée unique végétal, ont menacé de rompre les relations diplomatiques, la néoURSS a agité le spectre d’un rationnement du gaz : couic, pas de gaz, pas de chapon grillé, au moins, c’était clair. Des manifestations monstres anti et pro végétariens se sont tenues à Berlin, Copenhague et Madrid. Ça chauffait dur.

Enfin Dieu est apparu, ou plutôt, c’est le saint père qui, de sa voix inspirée par le divin, a su apaiser les conflits. Désormais, sous réserve d’une décharge signée des volatiles concernés, il était autorisé de manger du poulet une fois par semaine, le vendredi. Miam !


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