C’était, au départ, un obscur groupuscule, qui faisait plus
rire qu’autre chose. Mais quand ils ont remporté 12% des voix aux régionales,
là, plus personne n’a trouvé cela drôle. Programme ridicule, restaurer la
fabrication du foie gras, réimplanter la culture du chapon, supprimer le jour
international de la basse cour, institué par l’ONU le 25 décembre, pouah, tout
cela sentait vraiment mauvais. Et puis ça a continué, ils ont atteint 18, puis
32% des voix au fil des élections. L’Union européenne tremblait sur ses bases,
des comités de Défense de l’Intégrité des Poules et des Oies se sont créés un
peu partout pour faire rempart au déferlement de la Réaction. Mangeurs de
foies, massacreurs de dindes, plumeurs de poules, les insultes inventées par l’establishment
végétarien de l’UE n’avaient pas prise sur le clan des carnivores qui montait,
montait, jusqu’à menacer de prendre le pouvoir. Les Nouveaux-Etats-Unis d’Amérique,
inventeurs du système de pensée unique végétal, ont menacé de rompre les
relations diplomatiques, la néoURSS a agité le spectre d’un rationnement du gaz :
couic, pas de gaz, pas de chapon grillé, au moins, c’était clair. Des
manifestations monstres anti et pro végétariens se sont tenues à Berlin,
Copenhague et Madrid. Ça chauffait dur.
Enfin Dieu est apparu, ou plutôt, c’est le saint père qui,
de sa voix inspirée par le divin, a su apaiser les conflits. Désormais, sous
réserve d’une décharge signée des volatiles concernés, il était autorisé de
manger du poulet une fois par semaine, le vendredi. Miam !
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